• Voilà enfin une nouvelle nouvelle. Cette fois, c'est une nouvelle fantastique. J'espère qu'elle vous plaira!

    La Morte noyée

      Le ciel de la Nouvelle-Orléans pleurait en cette nuit automnale. Moi aussi je pleurais. Je pleurais la mort de ma jeune sœur noyée. L’enterrement venait de prendre fin mais je décidais de me recueillir seul. Je restais là, à laisser couler mes larmes, à quelques mètres seulement du lieu où à jamais elle reposera.

    Puis, soudain, dans la lumière d’un éclair, je la vis. Ou plutôt, je crus l’avoir vue. Impossible! J’avais sûrement dû halluciner. Et, alors que je me retournais en direction de ma demeure, je sentis l’intense besoin de contempler une dernière fois la tombe de la défunte. Mais en la regardant, il me sembla qu’elle était ouverte. Lentement, je me rapprochais. Mes yeux me jouaient-ils des tours ? Un étrange sentiment commença à germer en moi : la peur.

    Quand je fus arrivé à pas plus d’un mètre de la froide sépulture, je ne vis nulle trace de ma sœur, seulement de l’eau trouble et sombre qui remplissait le monument. Paniqué, je regardais autour de moi. De nouveau, la foudre apparut et une fois de plus je distinguais la silhouette de la jeune fille avec qui j’avais grandi.

    « - Kelya ? Demandais-je d’une voix tremblante. Où es-tu ?

     - Derrière toi grand frère, me répondit une voix que je n’attendais pas. »

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    Je me retournais, quand je l’aperçus, à quelques mètres de moi. Comment cela était-il possible ? Kelya était là, nimbée d’un halo de ténèbres plus sombre encore que le ciel orageux, la peau d’une pâleur à m’en glacer le sang, portant un robe d’une blancheur comparable à la froide neige des rudes hivers. Et ses cheveux, ses longs cheveux bruns tombant sur ses épaules étaient détrempés, tout comme son vêtement. Ses yeux étaient clos. Une poupée à la main, sa poupée qui s’était noyée avec elle.

     Puis elle disparut. Étais-je devenu fou ? Je m’en persuadais. Quelques minutes passèrent et je restais là. Soudain, la pluie tout comme la foudre redoubla. Mais dans chaque éclair de cette dernière, il y avait ma sœur. Je tombais à genoux en entendant des cris suraigus, surhumains. J’entendais la voix de Kelya qui me criait coupable de sa mort. Elle hurlait avec une telle fureur ses paroles, que le vent, la pluie et les éclairs continuèrent de s’accentuer, comme s’ils étaient liés à elle. Que faire ? Je ne le savais pas. Je repris ma lampe à huile que j’avais déposée à terre et qui avait jusqu’à maintenant résistée aux éléments. La jeune morte continuait de hurler son désespoir et je l’entendais me tempêter que je n’aurais guère dû la laisser seule au bord du lac.

    Je restais immobile à fixer un point imaginaire. Mes pensées étaient plus perturbées que jamais. Qu’aurais-je dû faire ? Que devrais-je faire ? Était-ce la réalité ? Ou un simple cauchemar ? Mon esprit était tellement affolé, que mon corps ne réagissait à aucune idée de fuite. Après quelques instants, ne pouvant plus supporter ce supplice, mon corps défaillit et ma vue se troubla. Je tombais à terre, sur le sol boueux.

    Je ne pus dire combien de temps s’était écoulé avant mon réveil. Une petite voix m’appelait. La peur me saisit de nouveau. Puis, dans les ténèbres de la soirée, je distinguais mon jeune frère. Il s’accroupit auprès de moi et me demanda :

    « - Que fais-tu par terre ? »

    Je ne lui fis pas part de mes souvenirs, ni à personne d’ailleurs. Je l’écoutais m’expliquer quelque chose sans comprendre de quoi il parlait. Je regardais autour de moi pour trouver une preuve de ce que j’avais vu. Quand soudain, je la vis. Je compris de quoi mon frère me parlait. Elle avait disparu de la chambre alors qu’elle avait été placée sur le lit et que la porte était fermée à clé. Et maintenant elle se trouvait là, à côté de la tombe fermée de ma sœur. La poupée. Sa poupée qui était ressortie indemne du lac alors que ma sœur s’y était noyée. Serait-ce la mort qui me hante ? Ou de simples hallucinations liées à la douleur de la perte de ma sœur ? Que s’était-il vraiment passé ?


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  • Coucou!

    Alors hier soir, je "rangeais" tous mes écrits, quand je suis tombée sur ce texte (que ceux qui vont souvent sur le Tous Ecrivains l'on peut-être déjà vu pendant les GRANDES vacances). Je l'ai lu, relu et j'ai décidé de modifier des passages. Et vu que c'est mon favori (même si il me fait verser quelques larmes), j'ai souhaité le (re-)partager avec vous.

    Petit + historique: L'histoire se déroule à la fin du XIVème siècle. Ce n'est pas précisé dans le texte, mais cette nouvelle se passe dans une ville qui à cette époque appartenait à Louis Ier d'Orléans, frère du roi de France Charles VI.

     


    Je suis un chat ébène. Je suis pourchassé par tous les nobles qui me voient et je fais fuir tous les paysans qui me croisent. Je suis un  chat que l’on dit fils de Satan, je suis un chat seul.


                Cet après-midi, une petite fille me trouva dans la rue et décida de me recueillir. Elle ne devait pas avoir plus de six ans. Le soir, l’enfant me montra à ses parents. Ils se mirent à hurler et crier que la malédiction des sorcières était sur eux. Ils finirent par sortirent de la maison en courant.


    « J’espère qu’il reviendront vite, dit tranquillement la jeune fille. Au fait, je m’appelle Kenna et toi je vais t’appeler Simon. »


    Je fis un miaulement de joie, j’avais enfin retrouvé quelqu’un que je ne faisais pas fuir et qui en plus me donnais un nom. Elle me raconta qu’elle avait 7 ans et que le lendemain elle en aurait 8. Elle disait que j’étais son cadeau. La jeune Kenna me donna à manger un peu de viande. J’étais le chat le plus heureux. Je dormis avec elle.


    Le lendemain je fus réveillé par des tapes violentes à la porte. Je voulais miauler à Kenna de ne pas ouvrir mais j’avais la tête sur un petit cousin en tissus. Quand je la relevais je vus la jeune fille ouvrir et se faire attacher les mains, les pieds et on la bâillonna. J’aurai du me douter qu’ils lui feraient la même chose qu’à la dernière jeune fille qui m’a recueilli.


    Elle avait 14 ans et disait que j’étais trop mignon pour être le fils de Satan ; mais des paysans l’avaient vue me prendre dans ces bras et des hommes en armure l’avaient emmenée en prison. Elle s’appelait Tia et elle m’avait fait évader.


    Des gardes m’attachèrent les pattes et me mirent un petit sac en jute sur la tête. On me porta jusqu’à dans un lieu où il faisait frais et j’entendis des bruit de porte en métal s’ouvrir, on me posa et on referma la porte. Je secouais la tête pour enlever le sac en jute. Je cherchais Kenna des yeux mais je ne vis personne. Je restais allongé sur le côté les pattes attachées, en fixant les barreaux de ma prison. J’entendis des pas qui se rapprochaient. Un garde me prit par les pattes et m’emmena vers l’extérieur sans me remette le sac en jute.


    A peine sortis, je vus un tas de bûches de bois trop bien empilées pour être du bois pour l’hiver. C’était mon bûcher, j’en étais sûr. Soudain, je vus Kenna toujours attachée et bâillonnées. En se rapprochant je vus du sang qui coulait de sa joue et je supposais que l’on l’avait frappée. Mon bûcher! Ce n’était pas mon bûcher, mais notre bûcher. Je vis les parents de Kenna, ils ne pleuraient pas,  on pouvait même distinguer un léger sourire de fierté sur leurs visages. Je réfléchissais et je finis par déduire que ça devait être eux qui avait prévenus le noble de la ville. On fit monter Kenna sur le bûcher et on l’attacha  au poteau de bois situé au centre du bûcher. Les gardes me posèrent sur le tas de bois et ils attachèrent la corde qui entourait mes pattes à la colonne de bois.


    Kenna pleurait. Moi, je fermais les yeux en imaginant un paysage magnifique où Kenna et Tia couraient dans un champ de marguerites. J’étais dans les bras de Tia et je m'y sentais en sécurité, serein. Soudain un cri strident se fit entendre, j’ouvris les yeux malgré moi et je vis mes poils ébène qui commençaient à prendre feu. La chaleur était montée très rapidement. Kenna criait, sa robe blanche qu’elle avait salie en jouant par terre était maintenant rouge. Je sentais les flammes me recouvrir et m’envahir. Je voyais Kenna prendre feu, ses cheveux commençaient aussi à se teinter de rouge orangé. Les flammes, je les observais. Elles dansaient et faisaient crépiter le bois. Les cris se turent, mes yeux se fermèrent pour toujours en repensant à Tia et Kenna.


    J’étais un chat ébène. J’étais pourchassé par tous les nobles qui me voyaient et je faisais fuir tous les paysans qui me croisaient, sauf deux jeunes filles. J’étais un chat que l’on disait fils de Satan, j’étais un chat aimé par Tia et Kenna.

     


     Bonne journée à tous!  Et désolé pour les fautes d'orthographe.

     


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